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D'un conte d'Hoffman

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D'un conte d'Hoffman

Par une nuit fort tardive à Dresde malgré les réverbérations diodées des lampadaires urbains, hiératiques comme des grandes colonnes païennes d'un culte aux puissances réticulaires. Aveugles dispensateurs de visions sublunaires des insomnies glacées.

Tel est le décor. Des tripes et du sang ? Non, Willy pas cette fois-ci, c'est un conte, non un drame.

D'un Continental Palace pulse, jusqu'au cœur des nuages grisâtres, des rythmes assombris par le rudoiement des basses folles et l'ébranlement impitoyable des percussions binaires.

Les esprits abreuvés, ivres des sons, dégagés des pressions intérieures délèguent aux corps souples, ondulant leurs ombres longues, des émotions noyées à demi par des alcools, innommés fantasmes.

Délirants idéaux, les grands fleuves toujours charrient. À Dresde, l'Elbe est une légende vivante, un flux continu d'histoires de tous les possibles. Combien de figures ont moiré leurs pâleurs. Sourires et pleurs. Soupirs premiers et souffles jusqu'aux derniers.

Personnages extravagants pourtant il y a eu lors des carnavals déconcertant des valeurs sures. des terreurs aussi, rixes à sangs, des furies d'hommes, des déchaînements de femmes mimétiques dans des clameurs ordaliques.

Une Brambilla est sortie sans se férir d'une peur ingénue. Comme princesse, elle a renoncé aux frayeurs, si tôt. À sa seule vue un métalleux ahuri s'est troublé. Freak and monster Un éclair damasquin a saturé son regard. Et alors ? Un délire pur, une passion stendhalienne l'a transformé en bohémienne pour dire l'aventure.

Le métalleux ne hurle pas, assez d'essais vains ne troublent pas l'émotion esthétique d'un instant de vrai poésie, il se penche avec douceur Pour le Beau, retourne la main pour découvrir un destin dans les plis incarnats de la paume nacrée de Brambilla.

Nul n'a su ce qu'il avait déchiffré, des clameurs virils ont évanoui l'incroyable transfiguration :

Des rockers hystériques ont crié au v(i)oleur, des honnneurs pertubés des âmes droites et fines comme les lames, demeurent. Brambilla est bien triste de sa liberté si diaphane qu'elle ne se perçoit pas.

Des ordres ? Désordre ! Libertaire, solitaire, c'est la vie de Brambilla.

Homme, hystérique ? Quelque chose ne colle pas L'oxymoron dégénère en une plaisante farce de Huit-Mars. Le genre tremble ce jour là plus que les jours ordinaires ?

Ou bien est-ce déjà l'effet des équinoxes qui se fait sentir ? Une folie d'un grand air déjanté comme un romancero teutonique.

Ce soir là, un papillon de nuit précoce a voleté. Nul ne l'a vu mais un de ses battement d'aile a créé un tourbillon aussi massif que virtuel ébranlant la Toile.
Ce qui est inconcevable un 8 mars au 21 siècle...
Non ? Oui ?